jeudi 8 novembre 2012

samedi 27 octobre
Isaiah, bientôt 7 mois


A un mois des éléctions je me demande comment un président "correct" pourrait diminuer la corruption dans ce pays. Elle est tellement ancrée dans le quotidien de tous que je ne vois pas comment cela pourrait changer. Nous ne cautionnons pas ce système et évitons de l'utiliser le plus possible. Il y a des situtations ou c'est difficile d'y échapper, l'autre jour notre voisin ghanéen c'est fait arrêter pour avoir grillé un feu rouge (qu'il n'a pas grillé). Il a du se rendre au "Police station" et payer 40 cedi (17€) pour ne pas être d'avantage embêté. Nous avons pu éviter à plusieurs reprises de payer grâce à de la patience, des blagues et surement nos deux jeunes enfants qui attirent la sympathie.
Dans les démarches administratives, on peux décider de ne pas payer mais on risque fort de faire plusieurs aller retour, "c'est pas prêt" "il manque un papier"... alors qu'un petit billet accélère fortement le processus. Par exemple, le permis de résidence est donné pour un an, renouvelable. Un ami a pu l'avoir pour deux ans à raison d'un billet de 20 euros.
Même dans le domaine de la santé, les petits billets glissés par si par là peuvent aider...nous en avons déjà fait l'expérience. Aujourd'hui, suspectant un cas de malaria, l'un de nous devait se faire tester par prise de sang. Habituellement une simple prise de sang peut prendre des heures selon le lieu choisi (hôpital public, clinique, laboratoire) et la file d'attente. Nous sollicitons souvent nos voisins ghanéens avant d'entreprendre des démarches afin de bénéficier de leurs contacts et expériences. Notre voisin appelle donc un de ses amis qui travaille dans le laboratoire d'une clinique proche de chez nous: ça tombe bien il travaille aujourd'hui. A notre arrivée, on l'appelle et du coup on passe directement au labo sans devoir s'inscrire, payer l'inscription, voir un Dr...La prise de sang faite et le résultat en poche, libre à nous de voir ou non un Dr, de toute façon il nous fait une prescription. On le règle généreusement car au final on a gagné beaucoup de temps et d'argent et comme ça, la prochaine fois, on l'appelle et il s'occupera bien de nous. C'est le principe du pourboire mais en Europe on ne l'utilise pas aussi souvent : )
Chuck, Malachi et Isaiah

samedi 3 novembre

une balançoire en cocotier, "notre plage"

Première réunion parents d'élève/enseignants dans l'école de notre fils Malachi. Nous avons reçu un papier plusieurs jours à l'avance nous invitant à nous y rendre pour 14h précise avec sur le papier un ordre du jour. Evidemment on arrive à l'heure et à notre surprise, un parent, et trois professeurs. La directrice n'est pas là mais les chaises sont déjà placées sous une tente. On commence à s'inquiéter quand un des professeurs se plaint " ah ici en Afrique quand tu dis 14 h les gens arrivent à 16h". La directrice arrivera très élégante un quart d'heure après suivie part d'autres parents, finalement la réunion débute à 14h30 mais en effet des parents arriveront à tout instant, même à 17 h. Il s'agit d'une école privée tenue par une directrice qui tient à fournir un enseignement de qualité, ce n'est surement pas réprésentatif de toutes les écoles ici mais je tiens à décrire cette réunion pour montrer que les Ghanéens peuvent aussi faire preuve d'organisation.
Je n'ai malheureusement pas pris des photos pour montrer à quel point la majorité c'était mise sur son trente et un. Nous avons été très surpris, à notre arrivée, d'être acceuillis par professeur Auntie Rose (tante Rose), en jeans avec un foulard sur la tête et encore plus surpris de la voir dix minutes après métamorphosée avec une coupe de cheveux et une frange très "laquée".
La réunion a débuté par une prière (la majorité du Ghana est chrétienne). La directrice nous a fait part de ses problèmes avec les parents qui ne paient pas ou qui paient en retard. Les frais d'écolage sont de 30 euros par trimestre mais à mi trimestre, bon nombre de parents n'ont pas encore pu régler. Plusieurs parents ont réagi en disant qu'il était important d'investir sur nos enfants afin qu'ils réussissent plus tard et qu'ils pourraient donc s'occuper de nous à leur tour. Un monsieur a justement soulevé le fait que lorsqu'une famille doit organiser des funérailles (la plus grande fête avec le mariage), elle trouve le moyen d'emprunter de l'argent pour acheter de beaux tissus et qu'il fallait donc faire en sorte de pouvoir payer l'école. La directrice souhaite rester flexible quand à l'échéance du paiement car elle trouve dur de devoir renvoyer un enfant en lui disant que son parent n'a pas encore payé.
Nous sommes nombreux à attendre le deuxième uniforme, la couturière semble toujours se réfugier derrière l'excuse qu'il y a des coupures d'éléctricité (quotidiennes en ce moment). Un parent insiste sur l'importance que chaque enfant aie un linge de toilette personnel, il semble que l'école fasse en sorte que l'enfant se débarbouille avant de rentrer.
La directrice insiste sur le fait que le chauffeur de bus n'acceptera plus de prendre les frères et soeurs qui vont dans une autre école ni de servir de taxi pour un parent qui souhaite envoyer des denrées alimentaires à quelqu'un sur la route du bus.
La réalité des parents ici peut aussi se rapprocher des parents en Europe, lorsque les deux travaillent, ils s'arrangent avec l'école pour que l'enfant fasse des heures supplémentaires. L'école publique termine à 14h, dans cette école, les cours terminent à 15h mais certains enfants restent jusqu'à 16,17h.
La directrice insiste qu'ils n'accepteront pas qu'un proche de l'enfant vienne le chercher à la fin d'école si le parent n'avertit pas au préalable l'école. Ca rassure de voir qu'ils prennent leurs responsabilités même si je ne pense pas que la disparition d'enfant soit fréquente en Afrique.
L'ordre du jour a été tenu, les gens prenaient la parole sans se la couper et on eu le droit à un petit apéro sans alcool à la fin de la prière de clôture. Malgré que nous soyons les seuls parents étrangers, je ne me suis pas sentie en décalage par rapport aux valeurs et principe soulevés lors de cette réunion.
Isaiah porté à l'africaine