Malachi, en uniforme, le chemin entre notre maison et la rue principale |
Ah, le fameux "lights off" qui signifie coupure d'éléctricité, à la fois si fréquent et si imprévisible. Les coupures peuvent se produirent à toute heure, aussi bien le matin à 8h quand on s'apprête à mixer son smoothie, à 15h quand on a besoin de la perceuse ou le soir en plein repas. Le problème est que l'on ne sait jamais quand il y en aura une ni quand le courant sera rétabli. Ca agace mais on vit avec et surtout on s'organise comme on peu. Cela dit c'est génant pour de nombreuses personnes qui travaillent avec le courant et qui n'ont pas les moyens d'avoir un générateur: scierie, café internet, couturières...on rajoute à celà une forte chaleur et un taux d'humidité élevé et on comprend que les siestes se font à tout coin de rue.
Je ne sais pas si je l'ai déjà dit mais nous sommes souvent touché par le courage des gens qui nous entourent et qui travaillent très dur: par exemple les marchandes qui passent toute la journée au soleil et les milliers de vendeurs de rue, notamment ceux qui bravent les voitures et la pollution pour permettre aux automobilistes de se ravitailler en marchandises en tout genre (sachet d'eau, chips de plantain, livre, prises éléctriques, recharge de téléphone...)
Notre vie ici se fait sans le stress européen mais il faut de la patience et de l'endurance. Aujourd'hui petite virée dans la capitale, on compte habituellement deux heures de route. Les transports publics sont nombreux mais pas toujours organisés ni comfortable. De notre village, il faut soit marcher jusqu'au prochain village (3,4 km) ou attraper/commander un taxi. Arrivé à Kokrobite, pour se rendre à la jonction avec la route d'Accra, on peut soit prendre un tro tro (minibus) qui peux mettre du temps à se remplir ou alors, payer un peu plus cher et prendre un "shared taxi"(taxi partagé). Les shared taxi sont des taxi que l'on partage avec d'autres personnes qui vont dans la même direction, l'avantage est qu'il s'arrête moins souvent que les tro tro. Les tro tro n'ont pas que des arrêts définis et si on est assis sur le strapontin de la rangée du milieu, il faut se lever et sortir à chaque fois que quelqu'un de la rangée derrière veut descendre.
On est toujours en train d'essayer de trouver une solution concernant notre voiture, surtout éviter de venir au Ghana avec une voiture de plus de 10ans, les taxes de pénalités sont élevées. Etant donné que la douane d'Accra nous demande de payer 14000 cedis (5800 euros) pour importer la voiture qui en vaut 4200 euros, on essaie de trouver une autre solution. Vu que la loi peut être contournée, on est en train de voir si la douane avec le Burkina faso peut nous proposer un prix plus raisonnable. Affaire à suivre
Nous voila aussi les heureux propriétaires d'un terrain (110/70 feet = 693 mètres carrés) qui se trouve à quelques mètres de la maison qu'on loue. On attend d'avoir les papiers en main pour célébrer et commencer à rêver à notre futur maison et les nombreux problèmes qui nous attendent : ) Il faut être très vigilant en achetant du terrain ici. On a déjà entendu de nombreuses histoires sur des achats "à problèmes". Nos voisins du dessus on acheté le terrain à une dame sans consulter le chef du village, ce dernier leur réclame actuellement une grosse somme d'argent. Il y a aussi les vendeurs qui vendent un terrain dont ils ne sont pas propriétaires ou pour lesquels ils n'ont pas les papiers officiels.
Afin de délimiter le terrain, nous avons fait appel à un géomètre qui est venu mesurer le terrain et l'a délimité avec une brique d'un côté et une branche cassée de l'autre. Il va ensuite établir un plan qui sera certifié/accepté et nous aurons par la suite des documents écrits et signés par les autorités locales. Nous avons maintenant à réfléchir aux types de constructions adaptées à l'environnement (humidité, termites, fortes pluies en saison) et allons profiter de l'expérience de nos différents voisins (maison en brique, en ciment, en terre, toit en aluminium, en chaume, en briques...)
la rue principale de Langma |
pas de risques d'embouteillages à Langma ; ) |
Mardi 16 octobre
Petit tour hebdomadaire au marché qui est animé est assez bruyant lorsqu'on a un bébé dans le dos qui pène à s'endormir. Ici les gens parlent assez, voir très fort et ne baissent pas le ton en présence d'un bébé qui dort d'où mon agacement à chaque fois qu'une dame me croisent et hurle "obloni how are you, oh my baby how are you" (homme blanc comment ça va, mon bébé comment ça va?) alors que j'essaie d'endormir Isaiah. Cela dit les gens le font tellement gentiment qu'on peux difficilement s'énerver.
L'intrusion dans la sphère privée d'autrui n'est absolument pas mal vue ici. Par exemple avec un bébé, on me dira "il pleure, faut lui donner le sein / il a pas de chaussettes"...au café internet le voisin regarde avec intérêt la page qu'on est en train de consulter, les enfants peuvent être corrigés par n'importe qui...ici la vie est collective qu'on le veuille ou non ; ) Cela dit on constate aussi que bien souvent les gens, dès qu'ils le peuvent financièrement, se construisent des énormes maisons avec des énormes murs ou l'intrusion d'autrui devient alors impossible.
Pour en revenir au marché, les aliments s'achètent par "tas" ou à la pièce. En l'absence de balance, les vendeuses font des estimations qui diffèrent très légèrement d'une à l'autre, on sait plus ou moins le prix des choses comme un gros chou à 1 cedi (0,40 euros), 1 tas de patate douce pour 1 cedi, 4 bananes jaunes pour 2 cedi...Nous faisons nos courses de façon hebdomadaire ce qui n'est pas le cas de la plupart des gens ici qui achètent, au jour le jour, en fonction de leur moyens: argent, pas de frigo ou coupures d'éléctricité fréquentes, pas de voitures, pas d'espace pour stocker la nourriture dans des petites maisons...
Mercredi 17 octobre
Barabara's Guesthouse, mon "café internet" |
Le réseau téléphonique et internet se sont beaucoup développés ces dernières années. je peux consulter mes mails sur mon téléphone à bas coût et à une vitesse proche de l'ADSL. Pour ce qui est de la connection internet ça se corse un peu. Ce qui est commun en matière de connection mobile, c'est la clé 3G (clés usb): on introduit une carte sim (comme celle des téléphone) dans la clé et en fonction du réseau on peux avoir une connection très rapide (comme actuellement à la Guest house qui est proche de chez nous) ou alors une connection tellement lente (chez nous ; ) qu'on perd les nerfs quand après 10 min, on a pas encore pu ouvrir une page.